Selon les chiffres du 22 novembre de l’Observatoire National de la Précarité Énergétique (ONPE), plus de 20 % des Français vivent actuellement dans la précarité énergétique. C’est pourquoi le gouvernement est en train de mettre en place un chèque énergie, une nouvelle formule d’aide aux consommateurs d’énergie dans le besoin. Cela paraît être une bonne chose, pourtant ce système fait polémique. Pourquoi ?
Un système qui avait besoin d’être réformé
Testé dans quatre départements, à savoir l’Ardèche, l’Aveyron, les Côtes d’Armor et le Pas-de-Calais, le projet de chèque énergétique mis en place par le gouvernement fait polémique pour de simples raisons de retard de paiement. Pourtant, le système précédent d’aide à la précarité énergétique laissait fortement à désirer et il était grand temps de le voir réformé.
Les aides annuelles au paiement des factures d’électricité et de gaz, mises en place respectivement en 2000 par la gauche et en 2006 par la droite, étaient innovantes à leur lancement, mais ont en effet vu plusieurs années et de multiples réformes avant de devenir effectives : 2005 pour l’électricité et 2008 pour le gaz, soit respectivement 5 et 2 ans.
Mises en place par les pouvoirs publics, elles sont gérées par les fournisseurs qui la déduisent directement de la facture du client précaire, ce qui paraît simple. Mais elles sont calculées sur de nombreux critères d’éligibilité qui ne sont pas toujours justes, entraînant une perte de bénéficiaires importante. En l’occurrence, seuls les consommateurs de d’électricité et de gaz naturel sont éligibles, contrairement aux consommateurs d’autres énergies de chauffage.
Des critiques injustifiées
A peine sorti, le chèque énergie mis en place dans le cadre de la loi sur la transition énergétique nourrit déjà de nombreuses critiques qui ne semble pas toujours justifiées. Ce système réforme certes le système en profondeur, mais à des fins apparemment positives.
D’une part, il rassemble en un système unique les aides au paiement des factures d’énergie. De plus, il est valable pour tous les types d’énergie de chauffage, et même utilisable pour financer l’optimisation énergétique de votre logement. C’est donc une grande nouveauté qui est proposée là, à savoir la liberté au consommateur d’utiliser son chèque selon ses désirs… énergétiques. Il est par exemple de l’utiliser afin de payer le remplissage de sa cuve à fioul, ou de se payer des radiateurs intelligents.
En termes pratique, le chèque repose sur un seul critère d’attribution : les revenus. Il devrait être beaucoup plus simple d’en faire la demande, et beaucoup plus rapide à mettre en place au niveau national. Alors que les impatients gardent leur langue dans leur poche, votre chèque ne saurait tarder.