L’an dernier, les Français ont profité de taux bas concernant l’emprunt pour un achat immobilier. En 2020, la Banque de France a décidé de contraindre les banques à renforcer les conditions d’accès aux crédits, ce qui devrait faire diminuer le nombre d’emprunteurs d’environ 10 %.
Une année 2019 positive
L’année dernière a été positive concernant le crédit immobilier. En effet, les taux historiquement bas et les conditions d’octroi favorables, ont permis d’enregistrer une hausse du nombre d’emprunteurs de 7,5 % par rapport à l’année précédente. On constate alors que près d’un tiers des foyers français ont un prêt à l’habitat, soit le niveau le plus haut, depuis le début des années 2000. Malgré ces chiffres encourageants publiés par l’Observatoire des crédits aux ménages de la Fédération bancaire française, les banques vont être contraintes à serrer la vis concernant les demandes de crédit immobilier. L’achat d’un appartement demandera alors de répondre aux nouveaux critères imposés.
Les nouveaux critères pour les emprunts immobiliers
Le Haut conseil de stabilité financière, présidé par le gouverneur de la Banque de France, a réclamé que les banques ne prêtent pas au-delà d’une durée de 25 ans et que le montant des remboursements mensuels ne dépasse pas le tiers des revenus du ménage concerné. Fin 2019, les organismes bancaires avaient déjà commencé à être plus regardants concernant les crédits immobiliers. La crainte d’une “surchauffe” étant présente, les banques doivent se soumettre aux nouvelles limites afin de ne pas devoir augmenter leur capital propre. Ainsi, on estime que le nombre d’emprunteurs devrait diminuer d’environ 10 % cette année, selon Michel Mouillart, professeur d’économie et dirigeant de l’Observatoire des crédits aux ménages.
Seulement 20 % des emprunteurs auraient un taux d’effort suffisant
Selon les données de l’Observatoire en 2019, on recense 250 000 dossiers d’emprunts immobiliers qui auraient un taux d’effort supérieur à 33 % ce qui signifie que le montant du remboursement dépasserait un tiers des revenus. Cependant, parmi ces dossiers, on estime que 40 % viennent de ménages aux revenus importants qui pourraient modifier leur plan de financement. De plus, on compte 25 % d’entre eux qui ont des revenus moyens et 35 % qui vivent avec des finances modestes. Ainsi, les deux dernières catégories risquent de se voir refuser l’accès au crédit immobilier avec la mise en place des nouveaux critères. D’après Michel Mouillart, il s’agit de jeunes ménages qui vivent dans des petites communes ou en campagne, zones dans lesquelles les logements sociaux sont rares et où la seule alternative de logement reste l’investissement immobilier. Cela explique l’expansion de ce marché depuis 2016.